Skip to main content

‹‹‹ prev (136)

(138) next ›››

(137)
Contés Arabes. ï2f,
trouve qu'il oublie le mot néeeflaire , & au
lieu de Sefame , il dit : Orge y ouvre- coi ; & il
eft bien étonné de voir que la porte , loin de
s'ouvrir , demeura fermée. Il nomme plufieurs
autres noms de grains , autres que celui qu'il
falloir, & la porte ne s'ouvre pas.
Caiïm ne s'attendoit pas à cet événement. .
Dans le grand danger où il fe voit , la frayeuc
fe falfit de fa perfonne ; & plus il fait d'efforts
pour fe fouvenir du mot de Sefame , plus il
embrouille fa mémoire , & il en demeure ex-
clus abfolument comme fi jamais il n'en avoit
entendu parler. Il jette par terre les facs dont
il étoit chargé , il fe promène à grands pas
dans la grotte , tantôt d'un côté , tantôt de l'au-
tre ; & toutes les richefifes dont il fe voit envi-
ronné ne le touchent plus. LailTons Callim déplo-
rant fon fort, il ne mérite pas de compaffion.
Les voleur^ revinrent à leur grotte vers 1©
m^idi ; & quand ils furent à peu de diftance , &
qu'ils eurent vu les mulets de CaiUra autour du
rocher, chargés de coffres, inquiets de cette
nouveauté, ils avancèrent à toute bride , &
firent prendre la fuite aux dix mulets que Caflim
avoit négligé d'attachef , & qui paiffoient libre-
ment ; de manière qif ils fe difpersèrent deçà Se
delà dans la forêt , fi loin qu'ils les eurent bien-
çôt perdus de vue.

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence