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ContesArabî-^. 7*
fe , l'avantage qu'ils ont plus que nous , eïï
fi peu confidérable , que nous ne devons pas
nous y arrêter.
Je n'ennuierai pas votre majefté plus long-
tems par mes réflexions morales. Nous nous
confolâmes , ma femme & moi , & je conti-
nuai mon travail , refprit auili libre que fi je
n eufle pas fait de pertes fi mortifiantes , à
peu de tems l'une de l'autre.
La feule chofe qui me chagrinoit , & cela
arrivoit fouvent , c'étoit quand je me deman-
dois à moi-même , comment je pourrois fou-
tenir la préfence de Saadi , lorfqu'il viendroit
me demander compte de l'emploi de (es deux
cens pièces d'or , & de l'avancement de ma
fortune , par le moyen de fa libe'ralité , dc
que je n'y voyois autre remède que de ma
réfoudre à la confufion que j'en aurois ; quoi-
que cette féconde fois , non plus que la pre-
mière , je n'euiTe rien contribué à ce malheur
par ma faute.
Les deux amis furent plus long-tems à re-
venir apprendre des nouvelles de mon fort
que la première fois. Saad en avoit parlé
fouvent à Saadi ; mais Saadi avoit toujours
différé. Plus nous différerons , difoit-il , plus
Hafftn fe fera enrichi , & plus h fatisfadion
que j'en aurai fera grande.

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