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Contes Aràbï^t. f^
réuflîs pas , nous verrons fi vous réullîrez mieux
de la manière que vous l'entendez.
Quelques jours après cette conteftation , il
arriva que les deux amis, en fe promenant, pas-
sèrent par le quartier où je travaillois de mon
métier de cordier, que j'avois appris de mon père,
& qu'il a voit appris lui-même de mon ayeul ,
& ce dernier de nos ancêtres. A voir mon
équipage & mon habillement , il n'eut pas de
peine à juger de ma pauvreté.
Saad qui fe fouvint de l'engagement de Saadî,
lui dit : Si vous n'avez pas oublié à quoi vous
vous êtes engagé avec moi , voilà un homme ,
ajouta-t-il en me défignant, qu'il y a long-tems
que je vois faifant le métier de cordier, & tou-
jours dans le même état de pauvreté. C'eft un
fujet digne de votre libéralité, & tout propre à
faire l'expérience dont vous parliez l'autre jour.
Je m'en fouviens fi bien , reprit Saadi , que
je porte fur moi de quoi faire l'expérience que
vous dites, & je n'attendois que l'occafion que
nous nous trouvaiïions enfemble , & que vous
en fuffiez témoin ; abordons-le , & fâchons fî
véritablement il en a befoin.
JLes deux amis vinrent à moi , & comme je
vis qu'ils vouloient me parler, je ceflai mon
travail ; ils me donnèrent l'un & l'autre le falut
ordinaire du fouhait de paix j & Saadi en pre»

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