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44 Les mille et une Nuits,
A ce nom , je m'élançois aulTitôt de ma
place dans la rue ; je fautois , je faifois des
gambades & des courfes devant la porte. Je
ne ceffois toutes ces carefTcs que quand il étoit
forti ; & alors je l'accompagnois fort exacte-
ment en le fuivant ou en courant devant lui ,
&; en le regardant de tems en tems pour lui
marquer ma joie.
Il y avoit déjà du tems que j'étois dans cette
maifon , lorfqu'un jour une femme vint ache-
ter du pain. En le payant à mon hôte , elle
lui donna une pièce d'argent fauiTe avec d'au-
tres bonnes. Le boulanger qui s'apperçut de la
pièce faufle , la rendit à la femme en lui en
demandant une autre.
La femme refufa de la reprendre , & pré-
tendit qu'elle étoit bonne. Mon hôte foutint le
contraire; & dans^la conteftation : La pièce,
dit-il à cette femme, eft fi vifiblement faufle,
que je fuis afluré que mon chien , qui n'eft
qu'une bête , ne s'y tromperoit pas. Viens ça,
Rougeau , dit - il auflitôt en m'appelant. A fa
voix , je fautai légèrement fur le comptoir ,
& le boulanger , en jetant devant moi les
pièces d'argent : Vois , ajouta- 1- il , n'y
a-t-il pas là une pièce faufle ? Je regarde
toutes ces pièces , & en mettant la patte def-
fus la faufle , je la féparai des autres en regar-

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