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C O N T E s A F. A E E s. 4,3
de voulut bien me foulfiir près ce ù boutique.
J'y demeurai aflis & tourné du côté de la rue,
pour lui marquer que pour îe préfent je ne lai
dcmandois autre choie que fa protedion.
Il me l'accorda, & même il me fit des caref-
fes qui me donnèrent l'afiurance de m'introduira
dans fa maifon. Je le fis d'une manière à lui
faire comprendre que ce n'étoit qu'avec fa per-
niidion. II ne le trouva pas mauvais ; au con-
traire , il me m.ontra un endroit oii je pouvois
me placer fans lui être incomm.ode , & je me
mis en pofleflion de la place que je confervai
tout le temis que je demeurai chez lui.
J'y fus toujours fort bien traité , & il ne
déjeûnoit , dinoit & foupoit pas , que je n'eufîe
ma part à fuffifance. De m.on côté , j'avois pour
lui toute l'attache & toute la fidélité qu'il pou-
voit exiger de ma reconnoiiTance.
Mes yeux étoient toujours attachés fur lui,
& il ne faifoit pas un pas dans la maifon que
je ne fufîe derrière lui à le fuivre. Je faifois la
même chofe quand le tems lui permettoit de
faire quelque voyage dans la ville pour fes affai-
res. J'y étois d'autant plus exad', que je m'é-
tois apperçu que mon attention lui plaifoit , &
que fouvent quand il avoit deffein de fortir,
fans me donner Heu de m'en appercevoir , il
m'appeloit par le nom de Rougeau qu'il m'avoit
donné.

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