J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 11

a Les mille ït une Nuits,
fein de la terre ; mais fi vous en appliquez de
même à l'oeil droit , elle vous rendra aveugle.
Je voulois avoir moi-même l'expérience d'un
•ffet fi admirable. Prenez la boîte, dis- je au
derviche en la lui préfentant, & appliquez-moi
vous-même de cette pommade à l'oeil gauche.
Vous entendez cela mieux que moi ; je fuis
dans l'impatience d'avoir l'expérience d'un©
fhofe qui me paroît incroyable.
Le derviche voulut bien fe donner cette
peine , il me fit fermer Tceil gauche & m'ap-
çliqua la pommade. Quand il eut fait , j'ouvris
^'ceil , 6c j'éprouvai qu'il m'avoit dit la vérité.
Je vis en effet un nombre infini de tréfors rem-»
plis de richeiTes fi prodigieufes & fi diverfifiées,
<}u*il ne me feroit pas pofîîble d'en faire un dé-
tail au jufle. Mais comme j'étois obligé de
tenir l'œil droit fermé avec la main, & que
cela me fatiguoit , je priai le derviche de m'ap-
pliquer auffi de cette pommade autour de cet
<5Bil.
Je fuis près de le faire, me dit le derviche,
mais vous devez vous fouvenir , ajouta-t-il >
que je vous ai averti que fi vous en mettez
fur Tceil droit , vous deviendrez aveugle aufS-
tôt. Telle efl la vertu de cette pommade , il
Igut que vous vous y accommodiez.
tioin de «je perfuader que le derviche me