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(26)
i<j Les mille et une Nutt^,
Je fis ce que îe derviche m^avoit dit, & Je
l'allal rejoindre aullitôt. Je le trouvai un fufil
à la main qui amaflbit un peu de bois fcc pour
faire du teu. Sitôt qu'il en eut fait , il y jeta
du parfum en prononçant quelques paroles dont
je ne compris pas bien le fcns , & aulîitôt une
groffe fumée s'éleva en l'air. Il iepara cette
fumée ; & dans le moment , quoique le roc qui
étolt entre les deux montagnes , & qui s'élevoit
fort haut en ligne perpendiculaire , parût n'a-
Yoir aucune apparence d'ouverture , il s'en fit
néanmoins une comme une efpèce de porte à
deux battans , pratiquée dans le même roc & de
îa même matière , avec un artifice admirable.
Cette ouverture expofa à nos yeux , dans
un grand enfoncement creufé dans ce roc , un
palais magnifique , pratiqué plutôt par le travail
des génies que psr celui des hommes : car il
ne paroifîbit pas que des hommes eufTent pu
même s'avifer d'une entreprife fi hardie & fi
furprenante.
■ Mais , commandeur des croyans , c'efi: après
coup que je fais cette obfervation à votre ma-
jefté ; car je ne la fis pas dans le moment. Je
n'admirai pas même les richefies in^nies que je
voyois de tous côtés ; & fans m'arréter à ob-
ferver l'économie qu'on avoit gardée dans l'ar-
rangement de tant de tréfors , comme l'aigle

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