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(25)
Contes Arabes. i;^
<âerviche ne feroit pas moins riche que moî.
Enfin je pavois déjà d'ingratitude un bienfait
purement gratuit que je n'avois pas encore reçi*
du derviche : mais il n'y avoit pas à balancer,
il fallolt accepter la condition , ou me réfou-
dre à me repentir toute ma vie d'avoir, pat
ma faute , perdu i'occafion de me faire une
haute fortune.
Dans le moment même je ralTemblai mes
chameaux, & nous partîmes enfemble. Après
avoir marché quelque tems , nous arrivâmes
dans un vallon aiTez fpacieux , mais dont l'en-
trée étoit fort étroite. Mes chameaux ne pu-
rent palfer qu'un à un ; mais comme le terrain
s'élargilfoit, ils trouvèrent moyen d'y tenir tous
enfemble fans s'embarrafler. Les deux montagnes
qui formoient ce vallon en fe terminant en un
demi cercle à l'extrémité, étoient fi élevées,
fi efcarpées & fi impraticables , qu'il n'y avoic
pas à craindre qu'aucun mortel nous pût jamais
appercevoir.
Quand nous fûmes arrivés entre ces deux
montagnes : N'allons pas plus loin , me dit le
derviche, arrêtez vos chameaux, de faites- les
coucher fur le ventre dans l'efpace que vous
voyez, afin que nous n'ayons pas de peine à
les charger ; & quand vous aurez fait , je pro-
céderai à l'ouverture du tréfor.

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