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14. Les mille et une NuitSj
dit au prince de Perfe que c'eft moi qui aï
confeillé à Ebn Thaher de fortir de Bagdad
pour fa sûreté : je ne prétends pas perdre le
tems à me juftifier auprès de vous ; il fuifit
que le prince de Perfe foit pleinement perfuadé
de mon innocence fur ce point. Je vous dirai
feulement, qu'au lieu d'avoir contribué au dé-
part d'Ebn Thaher , j'en ai été extrêmement
mortifié, non pas tant par amitié pour lui, que
par compaflîon de l'état où il laifîoit le prince,
dont il m'avoit découvert le commerce avec
Schemfelnihar. Des que j'ai été afTuré qu'Ebn
Thaher n'étoit plus à Bagdad , j'ai couru me
préfenter au prince , chez qui vous m'avez trou-
vé , pour lui apprendre cette nouvelle & lui
offrir les mêmes fervices qu'il lui rendoit. J'ai
réuflî dans mon deflein ; & pourvu que vous
ayez en moi autant de confiance que vous en
aviez pour Ebn Thaher , il ne tiendra qu'à vous
de vous fervir utikment de mon entremife.
Rendez compte à votre mamcflc- de ce que je
viens de vous dire, & affurez-la bien que quand
je devrois périr en m'engagcant dans une in-
trigue fi dangereufe, je ne me repentirai point
de m'ètre facrifié pour deux amans fi dignes
l'un de l'autre.
La confidente, après avoir 'écouté le jouall-
lier avec beaucoup de fati .fadion , le pria de

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