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(20)
lo Blanche Bellî.
avoic lieu d'efpcrer qu'il la regarderoit encîoré
avec plus de nonchalance s'il revenoit , comme
il y avoit apparence , vidorieux du roi de Tunis ,
de qui la dépouille auroit confidérablement aug-
menté fa fortune.
Le roi revint véritablement bientôt à Naples,
après une vidoire complette, & envoya, en toute
diligence , chercher fa charmante Blanche Belle.
La vieille reine fe mit incontinent en chemin avec
une fi grande confiance aux mefures qu'elle avoic
prifes pour faire fa fille reine , qu'elle ne douta
pas de lui voir remplir cette place toute fa vie.
La tromperie étoit li habilement faite que le
roi crut , les premiers jours , pofleder fon aimable
Blanche Belle , il y trouvoit pourtant quelque
chofe a dire, 6c il crut qu'elle avoit perdu une
partie de (es agrémens : infenfiblement cette pen-
fée le jeta dans des dégoûts fort grands , qui fu-
rent bientôt fuivis d'une triftefle ôc d'unç mélan-
colie dont il fe trouvoit faili, fans en pouvoir
direprécifément la raifon , 6c enfin cette mékin^-
colie alla fi loin, que ne prenant plus aucun, plai*
fir dans fa cour, il réfolut d'aller à la chalTè avec
fort peu de monde. Il choifit le château & la fo-
ret où il avoit prié qu'on menât la reine pen-
dant la guerre j il y clialfa quelques jours de fuite,
6c toujours la chalfe le conduifoit à la vue d'un
château qu'il ne connoilloic p.isj mais dans la

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