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Blanche Beile. 9
la mufique , & lui fliifoit porter des livres ; elle
adoucifloit ainfi fa folitude , mais elle lui avoit
mis des gardes impitoyables à la porte de fou
appartement, de forte qu'elle n'en pouvoir jamais
. fortir.
La vieille reine s'en étoit retournée à fon châ-
teau avec fa hlle , à qui la fce {on amie avoit , par
fon art de féerie , fait prendre fi parfaitement la
reflemblance de Blanche Belle , que tout le monde
y fut trompé. La reine dit qu'elle avoit laiflé fa
£lle à fon amie , qui la lui avoit demandée pour
lui faire compagnie, Se qu'elle la lui avoit laiflee
d'autant plus volontiers , qu'elle promettoit de la
faire héritière de fon château & de tous fes biens.
Il n'y avoir plus rien à défirer que de pouvoir ac-
coutumer cette nouvelle princelTe à toutes les ma-
nières de Blanche Belle , car pour la reflemblance
elle l'avoir parfaite : la reine prit foin de l'inf-
truire , & elle efpcra que le roi en feroit fatisfait.
11 n'y avoit qu'un feul défaut auquel on ne favoit
aucun remède ; la fée n'avoir pas eu le pouvoir
de lui accorder le don de perles & de rubis qu'a-
voir Blanche Belle : mais comme la reine avoit
eu la précaution d'en ralTembler une grande quan-
tité , à mefure que Blanche Belle les produifoit,
elle crut que ce feroit un moyen de tromper le
roi longtems j elle favoit de plus qu'il n'avoit pas
fait grand état de cette forte de richefTe, ik. il y

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