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iS CONTESTURCS.
Il fit ouvrir de même la quatrième fenêtre ,
qui regardoit un défert aride. Autant que le
roi avoit été épouvanté des autres merveilles,
autant prit- il de plaifir à confidérer celle-ci.
Ses yeux accoutumés à ne voir par cette fe-
nêtre que des terres ftériles , furent agréable-
ment furpris d'appercevoir des vignes , des
jardins remplis des plus beaux fruits du monde,
des ruifleaux qui couloient avec un doux mur-
mure , & dont les bords parés de rofes , de
bafîlic 5 de baume , de jacinte & de narcilTe ,
préfentoient à la vue des objets rians , & à
î'odorat un mélange d'odeurs déîlcieufes. On
remarquoit parmi ces fleurs une infinité de tour-
terelles & de roflignols , dont les uns étoient
déjà tombés en pamoifon à force de gazouil-
ler , & les autres frappoient encore les airs de
leurs chants tendr-es & plaintifs. Le roi charmé
de toutes les chofes merveilleufes qui s'offrolent
à fa vue, croyoit voir le jardin d*Eram (i).
Ah ! quel changement ! s'écria-t-il dans l'excès
de fon admiration ; le beau jardin ! le char-
mant féjour ! Que j'aurai de plaifir à m'y
promener tous les jours ! Ne vous réjouijfe^
pas tant, Jire, d\t lé chéc, ce r^ejl rien. A ces
mots , le dodeur ferma la fenêtre , il la rouvrit
( I ) Ceft le paradis terreftre.

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