Skip to main content

‹‹‹ prev (41)

(43) next ›››

(42)
5*» LkChevaiieiC
tuné feroic heureux ! il m'aimeroit par recott^
îloifTance , s'il ne m'aimoic pas par inclinacioni
Le jeune chevalier tout éperdu de ce difcouis,'
ne favoit que répondre , cela étoit caufe qu'il
cvitoit foigneufement des tête à-tète avec ellej
& la reine impatiente , ne manquoit pas de
demander à Floride comment elle gouvernoit
l'efprit de Fortuné : il eft fî peu prévenu en
fa faveur , lui difoit-elle , & il a tant de timi-
dité , qu'il ne veut rien croire de tout ce que
je lui dis de favorable de votre part , ou il
feint de ne le pas croire , parce qu'il a quel-
que paillon qui l'occupe. Je le crois comme toi ,
difoit la reine alarmée ; mais feroit-il polllble
qu'il ne fît pas céder tout à fon ambition ? Et
feroit-il polllble, madame, répliquoit Floride,
que vous voululliez devoir fon cœur à votre
couronne ? Quand on eft comme vous jeune
& belle , que l'on a mille rares qualités , faut-
il avoir recours à l'éclat d'un diadème ? l'on a
recours à tout , s'écria la reine , lorfqu'il s'agit
d'un cœur rebelle qu'on veut alfujettir. Floride
connut bien qu'il ne lui étoit plus polllble de
guérir fa maîtrelTe de l'entêtement qu'elle avoic
pris.
La reine attendoit toujours quelque heureut
effet des foins de fa canfidcnte ] mais le peu
^e progrès qu'elle faifoit fur Fortuné , l'obligea

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence