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SUR LA MUSIQUE. i 3 f
On ne trouve aucune analogie entre cette langue appelée Romande Se la
langue nommée de même, qu'on parla depuis fous faint Louis.
M. l'Abbé de Longuerue prétend que ce langage , du tems de Charles-le-
Chauve, eft encore le même que parlent les Catalans.
Une rroifieme langue fut donc alors en vogue, puifqu'outre la roman fe &
la latine, on ne parla gueres que la tudefque dans les états de Louis II , frère
de Chârles-Ie-Chauve ; & ce Roi aimait telement cette langue , que Otfrid,
religieux de Wifembourg, ayant mis les quatre Evangéliftes en vers tudef-
ques, les lui dédia. „
La paix fut enfuite proclamée à Coblents , entre les deux mêmes Rois Se
leurs neveux , enfans de Lothaire , en langue tudefque Se romanfe.
Depuis ce tems , la langue teutonique fut toujours employée dans les
traités que les Français firent avec les Germains.
Il nous refte encore quelques termes de la langue romanfe de ce tems »
ou à-peu-près femblables. On appelait alors camifium ce que nous appelons
camifole ; bargas } ce que nous nommons barque 3 Sec. mais ils fout en fi
petit nombre , qu'on voit évidemment qu'elle n'était pas la même langue que
celle que l'on parla deux & trois cent ans après Charles-le-Chauve. On doit
attribuer la deftruction de cette première langue romanfe aux ravages des
Normands & au mélange de leur langue avec la nôtre. 11 en naquit une
nouvele langue, qui fut divifée en autant d'idiomes qu'il y eut de feigneurs
fouverains. Ce fut alors que le latin devint plus en vogue que jamais ,
pareequ'il fervit de point de raliement à tous les différens peuples qui ne
pouvaient s'entendre que par fon moyen.
Sous le règne de Hugues Capet, la nouvele langue romanfe commença
» & noftro commun falvament , «lift di en tien, & pour notre commun falut, de ce
» avant, in quant Deus favir & potir me jour en avant, en tant que Dieu me donnera
u dunat , fi falvarai eo ceft meon fradra de favoir & de pouvoir , je fauverai ce mien
» Karlo , & in adjudha & in cadhuna cofa , frère Charles , & l'aiderai en chacune chofe,
*> ff cumhom per dreit fon fradra falvar comme un homme par droit doit fauver fon
» dift , ino quid il irai altre fî faret , & ab frère, en ce qu'il en ferait autant pour moi:
» Ludher nul plaid nunquain prindrai , qui & je ne ferai avec Lothaire aucun traité qui
» meon vol cifl: meon fradreKarle in damno de ma volonté puiffe être dommageable à,
•» fit ». mon fiere Charles.
Mi

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