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ii4 ESSAI
dit-on , de fa main fur la muraille de la chambre qui lui fervait de prifon
à l'abbaye de fainr Médard de Soifions»
Son règne peut être appelé le fiecle de la Métromanie, par la fureur que
l'on eut alors de faire des vers; mais tout ce qui nous en refte, eft écrit en
latin. S'il y en eut en langue Romans , aucun débris n'eft échapé à la barbarie
du fiecle; & c'eft. une preuve convaincante, que le latin l'emportait alors
fur le Romans. Une autre preuve que ces deux langues exiftaient en même
tems , c'eft que plufieurs Auteurs ont loué ce Roi , de ce qu'il parlait le
latin auffi bien que fa langue naturele (a). On fait les guerres affreufes que
fes enfans fe firent , & que les deux cadets , Louis 8c Charles , s'unirent en
841 , contre Lothaire leur aîné.
Ils prononcèrent un ferment à Strasbourg, Louis , en langue romanfe (i>) ,
& Charles , en langue tudefque , pour être entendus par les deux peuples ,
qui répétèrent le ferment après eux.
Voici celui des français en langue romanfe, avec la traduction littérale
defibus , faite par M. Levefque de la Ravaliere.
Si Lodhuvlgs fagrament que fon fadre Karlo jurât } confervat, & Karlus
Si Louis ( le ) ferment que fon frère Charles jure,, conferve, & Charles
meos fendra de fuo part non îos tarin 3 fi io returnar non lo pois 3 ne io ne
mon feigneur de fon côté ne le tient, fi je détourner ne le puis, ni moi ni
neuls cui eo returnar int pois j in nulla adjugha contra Lodhuvigs nun li iver.
aucun autre retourner ne le peut , en nulle aide contre Louis avec lui irai (c)..
eu. un vrai cachot, précédé d'une falle extrêmement vafte, où fe tenait une partie des.
foldats chargés de garder le prifonier. Ce cachot peut avoir fept à huit pieds de lon-
gueur , fur trois ou environ de largeur. Le jour n'y pénètre que par une efpece de
foupirail , les murs ont une épaùTeur considérable , il fert maintenant de cellier. Il faut
obferver cependant que M. le Moine , Huiffier du cabinet du Roi , auteur d'une hiftoire
des antiquités de Soinons , auffi favante qu'agréable à lire , ne croit pas que cette com-
plainte foit de Louis le Débonnaire , comme les moines de Saint-Médard l'aiTurent ; le
langage lui fait penfer qu'elle eft d'un fiecle poftérieur. C'eft dons l'ouvrage de quel-*
que malheureux qui aura été renfermé dans le même cachot.
(a) Latiam vero linguam , fie ut naxuralem œqualiter loqui poicrau
(£) Alors on n'appellait plus cette langue Romans , mais Romanfe.
{c) Voici celui de Louis le Germanique, traduit littéralement par Duclos.
Texte. ■ • Traduction.
% Fro Don amur , & pro Chriftian poblo Par amouE de Dieu & du peuple Qieé-

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