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AVANT-PROPOS, xv
de lui j SC fut regardé comme un homme qui avait été mal
élevé.
Socrate favait la Mufique. Cicéron nous a confervé le nom
de Damon , qui Penfeigna à ce Philofophe. Plutarque raporte
que Platon l'avait apprife des deux plus habiles Muficiens de
fon tems. De forte qu'il n'y avait point d'ufage parmi les
Grecs plus généralement établi , que l'étude du chant , & que
la Grèce était alors un peuple de Muficiens. Nous voyons
de plus que ceux qui en faifaient une profeflion particulière,
étaient fouvent appelés aux plus grands emplois. Elien nous
aprend dans fon hiftoire diverfe, liv. I ,cA. 21, qu'Ifménias,
joueur de flûte , fût envoyé Ambafladeur en Perfe. Tyrtée
aufïï joueur de flûte , fervit de général aux Lacédémoniens ,
le jour qu'ils donnèrent cette fameufe bataille contre les
MeiTéniens.
Il eft donc certain que les Grecs avaient l'art de peindre (a)
Ces fpedtacles qui paraîtraient aujourd'hui fcandaleux, ne faifaient au-
cune impreflion fur une nation habituée à de pareils objets. Aufli les
liaeédémoniens difaient , qu'ils étaient couverts de l'honnêteté publique , &
que leurs chants imprimaient le rejpecl dans les cœurs des fpeclateurs.
(a) Caton raporte dans fes origines, que parmi les Anciens, c'était
auffi l'ufage dans les feftins de chanter avec l'accompagnement d'une flûte,
les exploits & les vertus des grands hommes. In eriginibus dixit Cato t
morem apud majores hune epulorum fuijfe 3 ut deinceps , qui accubarent
canerent , ad tibiam , clarorum virorum laudes atque virtutes. Cicéron 5
tufcul. 4.
Plufieurs pafTages de Cicéron , de Quintilien, de Boè'ce & Plutarque , prou-