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xiv AVANT-PROPOS,
a été te premier homme de la Grèce > était très-habile à jouer
des infirumens ; SC Thémiflocle (a) ayant refufé dans un fèftin,
de jouer d'une lyre qiibn lui préfenta , donna mauvaife opinion.
(a) Dans l'origine des Républiques Greques , leurs maximes les plus
anciennes , leurs harangues , leurs loix , &r même leur hiftoire , étaient
écrites en vers ? Les rites de leur religion étaient accompagnés de danfes
&c de chants. Leurs oracles étaient prononcés en vers , ou plutôt chantés
par les prêtres ou prêtrefles du Dieu qu'ils interrogeaient. La mélodie
unie a la Poéfie , continua d'être le véhicule de toutes les inftitutions de
religion, de morale & de politique. Par-là ces deux arts n'en formèrent
qu'un, qui devint l'objet naturel de l'attention & du refpect public, &
la partie la plus eflentielle de l'éducation.
C'eft pour cela que l'ignorance de la Mufique étoit regardée par les
Grecs comme un défaut capital. Voilà le fondement du reproche fait à
Thémiftocle. On crut que c'était pat cette raifon qu'il n'avait pas fu répri-
mer les crimes énormes commis dans le pays de Cynète, &c ce reproche
pouvait être fondé , puifque cette ignorance emportait alors le défaut des
trois grands articles de l'éducation , la religion , la morale Se la politi-
que. Telle était l'importance de l'ancienne Mufique , tant qu'elle fut ap-
pliquée à l'éducation. Foye% l'Ouvrage de feu M. Grégory , Médecin à
Edimbourg.
Lycurgue crut que la Mufique était très-utile pour vaincre les enne-
mis dans les combats, Se pour conferver les bonnes mœurs. Il ordonna
que tous les enfans mâles, à l'âge de cinq ans, commenceraient à appren-
dre à jouer de la flûte, 8c à l'âge de fept à danfer fur le mode Phry-
gien , étant armés de javelots, d'épées 8c de boucliers. Ils avaient une
danfe apelée la gymnopédie , compofée de deux chœurs , dans l'un defquels
les hommes danfaient tous nuds , 8c les enfans dans l'autre. Les filles de
Sparte danfaient auflî quelquefois toutes nues en public } devant l'autel de
Diane , & ce fut à l'une de ces danfes que Théfée devint amoureux
d'Hélène, qu'il enleva.

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