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BALCARRES PAPERS
ne sont si bien instruictz de ce qu’il appartient a 1’office de
voz cappitaines et entretenement de leurs compagnyes
qu’ilz debvroient estre. Dequoy il est desia sorty ung tel
scandalle que les soldatz, j’entendz quelques ungs des deulx
compaignyes de Jemy Dogues, ont emporte ses enseignes
de force et s’en allerent ainsi au Roy, lequel les feit tres
bien prandre et apres passer par les picques les deulx
soldatz qui avoyent prins les diets enseignes. Pour ma
part je vous veulx bien adviser, Madame, que je n’ay eu
leurs affaires en moindre recommendation que ma propre
vye et de faict ay tellement negotie a I’endroict de Mon¬
seigneur le Connestable soubz la protection de Messeigneurs
voz freres que je leur ay faict bailler a chacun six cens
soixante escus soleilz pour leur recompenser du fret et
naulleage de leurs navires, combien que je scay assez,
Madame, que la despence qu’ilz ont pour ce faicte ne soit
pas si grande a beaucoup pres, estans les navires petitz.
Et oultre cela, Madame, leur ay faict faire present a chacun
mille escuz soleil pour distribuer a leurs soldatz et les
recompenser de I’interest qu’ilz pourroyent pretendre
depuys leur embarquement jusques au jour de la monstre
qu’ilz feirent a leur descente a Dieppe : chose, ainsi qu’il
me semble, Madame, fort approcher de la raison. Car le
tout ce monte a trois mil trois cens quarante escuz soleil,
qui est a chacun des deulx cappitaines susdicts seize cens
soixante escuz; et davantaige leur ay faict accorder par
mondict Seigneur le Connestable cinquante et quatre payees
que les commissaires leur avoient cassees a la monstre
faicte a Dieppe pour n’estre de service ny cappables de
recepvoir la soulde. Et neantmoins je ne m’appercoys
poinct, Madame, que pour cela ilz se mettent en tel debvoir
d’entretenir leurs soldatz que leur honneur le requerroyt.
Le frere dudict Conte de Glinguerne se monstre certaine-
ment fort vollage, oppiniastre et terriblement legier en tout
ce qu’il faict et pense. Je ne suis seul en ce propos, car ses
lieutenants mesmes et amys m’ont diet n’avoir jamais veu
homme si subiect a ses oppinions que luy, dequoy ilz se
lassent fort et m’ont prye luy remonstrer et qu’ilz estoient
delliberez de le laisser; mays pour cela il n’y a amandement.

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