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446 PAPAL NEGOTIATIONS WITH MARY
par lassemble dung bon concile general et libre, auquel le pape
mesme se submect d’obeyr, auec acces et reces, et si ample sauf-
conduict que ung chrestien y puisse venir retourner, et remonstrer
tout ce que sa conscience admonnestera, et veris toute la germanie
en ceste esperance d’y enuoyer. Et sil y a personne de qui il
faille esperer, dy apporter ou estre ministre des fruicts de la paix
que nous attendons chacun jour par la grace de Dieu, ce sera par
Monseigneur le Cardinal vostre Oncle, lequel y est desire de
toutes partz. Et a dire verite, Dieu luy a donne des graces qui
ne sont communes aux autres hommes veoir entre les plus grandz
et excellentz, Dieu face, Madame, que la bonne volunte quil a
puisse reuscir. Mais je vous asseure, Madame, quil avoit le comble
de tous ses desires sil vous voyoit en repos selon votre grandeur.
[4] Madame, tous les princes Chrestiens nont accoustume de
faillir enuoyer a une telle assemblee, comme je crois mesme que la
Royne dangleterre fera de son coste, et quelle sest laisse entendre
de sa part, qui sera cause que vous en aurez plus dargument. Cest
ung lieu ou tous les grandz princes et Roys desirent garder leur
seance et preeminences. Je dis, Madame, ne considerant mesme
que le temporel seullement.
[5] La resolution plus ample de cest article feut bier remise a la
venue de Monseigneur le Cardinal qui sera demain ici et aussy
pour veoir comme les autres princes se conduiront. Je scay bien,
Madame, quil se peult faire beaucoup de difficultez dune part et
dautre, mais par vostre prudence cela se pourra esclarcir.
[6] Quant aux tumultes et emotions qui sont aujourdhuy, il y a
assez de subiect, Madame, pour en discourrir longuement, Il nest
possible de veoir une plus grande union entre la Royne, Roy de
Nauarre, Messeigneurs voz oncles, Messieurs les Connestable, Mare-
schal de France et autres ministres du Roy, et ne doubtent quil
nayent assez de forces pour pacifier ses troubles, et vous asseure
Madame, que Ion en prend le chemin, qui est au tres grand contente-
ment de tous les bons, et au tres grand regret dung chacun de veoir
une telle rebellion et mesmes que Monsieur le Prince de Conde
(ainsy comme Ion diet) est force entre ceulx qui sont a Orleans.
[7] Quant au Roy, Madame, il ne scauroit desirer de ses bons
subieetz plus grande demonstracion de toute obeissance et subiec-
tion que ce qui sen voit par apparence, ny attendre en Roy
despagne plus dignes offices envers sa Maieste, la Royne et ce
Royaulme que la demonstracion quil en faict par tous ses deporte-
mens, mais, Dieu mercy, il y a assez de force en ce Royaulme sans
chercher celles des estrangers.
Madame je ne vous scauois celler que Messeigneurs voz oncles
sont tant honorez et bien vouluz par tout ce royaulme, que chacun
ne cesse de leur desirer toute prosperite. Lon a bien raison,
car cest la France de tous les bons, et vous asseure, Madame, que
la Royne et le Roy de Nauarre se gouuernent fort sagement et
vertueusement. Qui est lendroict ou je prie Dieu, Madame, donner

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