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APPENDIX I
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No. 10
NICHOLAS DE PELLEVE, BISHOP OF AMIENS, TO
MARY QUEEN OF SCOTS. Paris, 21 April 1562.
British Museum, Additional mss., 19,401, fol. 84. Original, with autograph signature.
On the flyleaf of the codex—‘Purchased of Dawson Turner, Esq., 2 April 1853.’
[i] Madame,—Jay veu et entendu bien au long la despesche
que a apporte le sieur de Sainct Cosme, plaine dautant bon et
saige discours que le plus grand Roy ou Royne bien conseillee
scauroit faire, et fault recognoistre en vous, Madame, que Dieu
donne quelque specialle assistance aux Roys et Roynes qui le
seruent comme vous, pour estre mieulx conduictz et commandes
que les autres. La Resolution a este aisee a prendre a Messeigneurs
voz oncles, et tous d’une opinion louent ceste entreueue de voz
deux Magestez, y observant Madame ce qui vous appartient et est
deu, non seullement la, mais par toute la chrestiente. II me
semble que la Royne dangleterre a tant de bon jugement, et est
si bien advisee quelle ny oubliera rien, elle se fera honneur a elle
mesme vous le rendant tel quil vous appartient. [2] Quant a la
seurete de vostre vie elle est fondee sur la foy publique laquelle
ne se peult nullement violer, ayant este tousiours sainctement
gardee par tous les princes du monde. La Royne dangleterre
entre autres grandes vertus sest tousiours faict recommander par
la chrestiente destre princesse de parole, faisant demonstracion de
desirer votre bonne grace et amytie. Madame jay ceste asseu-
rance que votre presence luy croistera laffection de se maintenir
en une bonne ferme et stable ,amytie. Sa force et la vostre
s’augmentera de toutes sortes auec voz subgectz, et conduirez en
semble voz affaires en plus grande dexterite en voz personnes, que
si vous y auiez tout le monde en vostre absence, et si vous leuerez
une suspicion qui bien souuent empesche beaucoup de grands
effects auec les princes, en traictant par ministres, et plus elle
prendra garde a vous offrir conditions raisonnables et dignes de
vostre Mageste. Et si sa Maieste meet la main a la conscience
elle ne vous les peult offrir que grandes et desirables. Le temps
ou nous sommes, Madame, me garde que je ne suis si heureux
que je desirerois pour partir si promptement pour vous y aller
faire tres humble service. Je nen suis touteffbis encores hors
desperance.
[3] Quant au faict de la religion vous auez procure et faict tout ce
que le temps vous permect, et me semble quant a Dieu que vous
en estes deschargee et justifiee deuant le monde. Nostre Seigneur
y pourvoyera sil luy plaise au repos et salut public de vos subiects
et de toute la chrestiente, et ny veris meilleur moyen pour
reconciliation de tous les royaulmes, veoir de tout le monde, que

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