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APPENDIX I
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demonstration qu’il estoit viay, et que non obstant elle lui auoit
encores ecrit une fois, qu’il ne sauoit se qu’il en fairoit, mais
pour fin, 1’asurance que ils auoient, & sur tous la Royne, que je
vouldroys resentir ma part de ses bonnes & mauvaises fortunes,
lui auoit fait comander de m’auertir priuement de tout. [6] Je
lui dis que je estoys fort bien marrie que la royne feut en tieulle
poine, que je croioys n’auoir grand fondement, ne me pouvant
persuader que Monsieur de Nemours, que je tousjours congneu si
fidelle au roys et a Elle, voulut se tant oblier. Et puis qu’il y auoit
peu d’esperance qu’il le peut faire, quant la volonte i seroit,
& que je pansois qu’il s’en eclarsiroit, & que j’en estois bien
marrie, pour etre si prosche de Madame de Sauoie & son mari,
lesquels je pansois en reseuoir grand ennui, & aussi pour se que
il auoit tousjours este ami de seuls qui m’apertenoient desquels je
luy prie me dire des nouvelles, & comme ils estoient aueques la
Royne, je luy demandis expres pour voir si il m’en diroit suivant
la confession. [7] Il me dit que ils n’estoient plus a la court, mays
que ils y deuoient reuenir bien tost, estant partis le mieuls du
monde aueques toute la compagnie, s’entrefaisant la meileure mine.
Je lui demandis premier ou 1’on vouloit mener Monsieur. Il
me dit qu’il ne sauoit, et que 1’on disoit a Paris, les autres en
Sauoie et en Lorene, mays peu disoient le dernier. [8] Je ne me
seus guarder de pleurer, & lui dis que quant a Paris que sella
estoit trop impossible a persuader, mays que de Lorrayne je
sauois bien qu’il en auoit este parle, et que j’esperoys que 1’on
conoitroit, que ses dreseurs de querelles la seroient coneus pour
meschants & manteurs, & euls pour gens de bien & sens, que
auoient fait pour le seruice du Roy, se que autre mayson, quelle
qu’elle soit n’oseroit se vanter, & que ils auoient tant de aparantes
merques & le roiaulme aussi, de leur fidellite, que si 1’on la vouloit
metre en double, sella fairoit pancer que leur seruice auroit este
bientost mis en obli, & que, pour n’auoir cues guard que a sella,
il leur en viendroit mal au lieu de bien, & que si sella estoit, je
n’auroys jamays joie pour ma part, ayant tout perdu, tout se que
j’auois de cher en se monde fors qu’euls, & que il estoit ayse
de faire dire k un enfant se que 1’on vouloit. [9] Il me dit
incontinant, & qui soupsoneries vous ? Je lui dis, persone, mays
qui que se soit, ils ne valient rien. Il me dit Vous ne soupsones
pas Carnauallet ni son maitre, Vous saues qu’ils sont honestes gens
du roy de Nauarre. Il est fort bien aueques euls. Je lui dis, je
ne veuls panser qu’il soit si meschant, & en aurois trop de regret
pour lui etre si prosche. Il me dit qu’il estoit marri de m’auoir
aporte nouelles qui me troublassent & que je ne deuois le prandre
aynsin, car mes oncles ni estoient en rien brouslles, au moigns qu’il
sent, & qu’il m’auoit dit ce qu’il auoit en comision. Je lui dis
que, sans mantir, j’en auois oui d’ailleurs plus amples nouuelles.
Il me dit que Monsieur le Cardinal auoit asses de moien & aueques
les secretaires. Je lui dis, que je lui asurois que je n’en sauois

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