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APPENDIX I
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ment gens de cheual souldoyes sur les frontiers, pour dompter
ung grand nombre de larrons et rebelles qui destruisent tons pais
dalentour, et ont leur retraicte en Angleterre, qui cause que n’en
pouvons venir a bout. [5] Et aussi que ce peuple, et principale-
ment les grands seigneurs, sont si peu desireux de la justice, quils
sont plustost bien aises de veoir tousiours quelque chose a des¬
meller qui lempesche. On ne peult en parler demander ladite
justice, quils ne disent incontinant, que Ion leur veult changer
leurs loix. Je croy quils preignent example sur les anglois, car
ils sont plus malayses a manier que jamais. Dieu scait, Monsieur
mon frere, quelle vie jay, ce nest peu de chose que damener ung
peuple nouveau a parfection et nouvelle servitude a ceulx qui ont
envy de voeir regner justice. Les grandes charges sont aysees a
prandre, mais malaisees a s’en bien acquicter devan dieu. II est
heureux qui a le moins a faire des choses qui sont du monde. Ne
pouvant dire depuis vingt ans enca, avoir jamais eu ung an de
repos, et croy si disois ung moys je ne failleroys poinct, car le mal
de lesprit passe tous les autres. Et vous asseure que le voiage de
messrs mes freres n’allege en rien ma peine, [6] vous priant penser
une chose, que je croy que [sic] jusques a ceulx, qui aiment et
desirent plus le Roy en Italic, ne le vouldroient y veoir prosperer.
Je ne fais double, quils ne sont bien ayses de veoir ces deux
grands princes s’empescher et rompre les desseigns 1’un de 1’autre.
Mais d’avoir aultre chose d’eulx, il ne se trouvera jamais, vous en
voies tous les jours les experiences, je scay, monsr. mon frere, que
vous entendes mieulx tous cecy que je ne fais, mais je vous prie
excuse mon affection, qui me faict en dire si avant. Ce que je
laisray pour vous parler de lestat de deca, [7] qui est tel, que s’il
ne plaist au Roy y avoir aultre esgard, il m’est impossible mectre
la chose en si bon train comme je la desire. Car comme je vous
vins de dire, les forces qui me furent ostees 1’an passe, m’ont
grandement recule mes affaires, et faict croistre coeur aux
meschants et a nos voisins, qui soustiennent et fortiffient ordi-
nairement mes rebelles. Combien que tout cest este jay eu des
commissions sur nos frontiers pour donner ordre a tous avecques
eulx que la Royne dangleterre y avoit depputtes de son coste
pour cest effect. Lesquels de bouche ont accorde le mieulx du
monde, et mesmes ont le tout passe et signe. Mais venant au
poinct dexecuter, cest toute collusion de leur coste. [8] Et quant
a faire des forts pour la securette du pais, encoresque je eusse
largent prest, je ny auseroys avoir touche, nayant forces pour les
garder, car je ne scay si ce serait le prouffict et seruice du Roy
d’en faire pour les mectre entre les mains de ceste nation, qui
outre cela a peu dexperience en telle chose, et davantage il ne
fault petite somme pour feire ung tel oeuvre. Javoys esperance,
que laffaire, qui avoit este mis en auant au dernier parlement, seroit
pour y satisfaire, voyant que les grans I’avont trouve le meilleur
du monde; mais la commune, noblesse et peuple sont entres en

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