Bannatyne Club > Correspondence diplomatique de Bertrand de Salignac de la Mothe Fénélon

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DISCOURS ENVOYÉ DE LA ROCHELLE.
Ayant la bonté et providence de Dieu, avec une assis-
tance manifeste et soing paternel , retiré, comme chacun u
sceu, IVr. le prince de Condé et M'. l'Admirai du péril et
extrême dangier presque inévitable de leurs vyes, auquel
ilz estoient à Noyers et Tanlay, les a guidés et conduictz
jusques à la Rochelle, d'ung boult du royaulme à l'aultre,
sans aucun mal ni dangier, ensemble leurs femmes et en-
fans, et jusques aulx breceaux et norrices, avec fort petit
train , et à grandes journées, et par guays difficiles et dan-
gereux, et par chemins et villaiges esgarés, incommodes
et peu logeables. Puis après, continuant sa bonté et faveur
à l'endroict de M". Dandellot qui estoit en Bretaigue, luy a
assisté tellement que, encores qu'il fût poursuyvy par les
S", de Montpensier et de Martigues, accompaignés de
grandes forces de gens de pied et de cheval, pour l'empes-
cher de s'aller joindre au dict S". Prince, il ne layssa néant-
moins de passer, contre toute espérance, avec ses trouppes
la rivière de Loyre, à leur veue, par un guay qui n'avoit
jamais esté remarqué ny visité par les habitans mesmes du
pays.
Geste mesme faveur de Dieu s'est veue aussi au passaigo
de la Royne de Navarre et de M^ le Prince, son filz , qui
ont traversé tout le pays de Gascoigne, passé la Garonne
et Dordoigne, etaultres rivières, gayz et destroictz périlleux,
quoy qu'ilz eussent sur les bras les S", de Moulue, Tar-
ride, d'Escars et Losse, avec grandi forces, sans avoir néant-
moins peu estre empeschez .
IjC mesme aussi s'est ^eu au passaige de M' . d'Assier qui