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A LA ROYNE.
Madame, de ces propos et responces de la Royiie d'An-
gleterre, qui sont contenuz en la lettre que j'escriptz pré-
santement au Roy, Yostre Majesté pourra aucunement ju-
ger quelle est son intention sur les matières que j'ay tretté
avecques elle en ceste audience ; et encor que, quant à .
celles qui peuvent concerner Vos Majestcz Très Chrétiennes,
son parler n'ayt esté que bien accompaigné de démonstra-
tion de paix et d'amytié, si n'ozè je dire, Madame, qu'il
s'y faille du tout reposer, car il est raysonnable d'avoir
aucunement suspect l'aprest de guerre qui se faict icy ; et
mesmes ne sera que bon qu'on s'en donne ung peu d'al-
larme pour seulement faire tenir voz villes et places, de sur
la mer, si préparées et pourveues qu'il ne puisse venir à ceuk
cy ny le vouloir, ny le pouvoir d'y rien entreprendre. Je ne
veulx pourtant, Madame, vous mectre en doubte de la volonté
de ceste Royne ; car, certes, je ne la cognois pour encores que
bonne; et sy, ay toutjour désiré, tant que ses parolles n'ont
rien monstre plus que ses dicts aprestz , que vous n'en heussiés
aucune souspeçon ny deffiance. Mais à ceste heure que iceulx
aprestz sont aultres , bien que ses parolles demeurent tout-
jour unes, et que ce qu'elle entreprend icy concourt avec
le temps et la cause des entreprinses de dellà, et qu'il est
aysé, à ceste heure, deluy donner des inpressions, n'y ayant
faulte de gens, icy, pour les luy persuader, et pour luy fère
changer, en une heure, ses dellibérations, je ne puys dire
sinon qu'il sera toutjour saigement faict de se pourveoir du
costé qu'on veoyt préparer les armes; et je raectray peyne
de vous advertyr soigneusement, et souvant, de ce qui se

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