Bannatyne Club > Correspondence diplomatique de Bertrand de Salignac de la Mothe Fénélon
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— XXVllJ —
pagne et le duc d'Alve, et mesme tous leurs parti-
sans, se sont le plus efforcés de vous y nuire, c'est
lors que je me suis trouvé le plus audessus de ce
que j'y ay prétendu pour vostre service, et l'am-
bassadeur d'Espagne a esté enfin déchassé du pays
et déboutté de sa charge , et moi confirmé en la
mienne; et son Maistre et ses affaires ont esté trop
pirement traittés que les vostres; et mesmes, s'il
est sorti quelque chose d'Angleterre à vostre pré-
judice, je vous supplie. Sire, très humblement
de croire qu'il y en a eu mille fois plus de préparé
contre vous qui a esté interrompu et destourné,
et, possible, une partie en est allé au préjudice du
Roy d'Espagne , et que le peu qui s'en est adressé
contre la France a esté ce que, par nul ordre ny
moyen, encore que je m'y sois opposé comme à la
mort, il ne m'a esté possible de l'empescher; et si ,
me semble que Vostre Majesté en doit tenir la
Royne d'Angleterre aulcunement excusée, car
c'est ce qu'elle n'a pu contre tant de poursuites,
de persuasions et de grandes sollicitations, bone-
ment dénier à sa religion.
A présent, Sire, vous estes avec elle et avec son
royaume en une intelligence, non du tout si bonne
ny si parfaite comme je l'ay quelquefois vue, et
mesmement es sept premiers mois de l'an 1572,
car lors, le feu Roy, vostre frère, eut pu plène-
ment jouir de l'Angleterre aussi bien que de son
propre duché de Bretagne ; mais au moins y estes
vous en une condition de bonne paix et d'amitié
et de confédération, de sorte que Vostre Majesté
pagne et le duc d'Alve, et mesme tous leurs parti-
sans, se sont le plus efforcés de vous y nuire, c'est
lors que je me suis trouvé le plus audessus de ce
que j'y ay prétendu pour vostre service, et l'am-
bassadeur d'Espagne a esté enfin déchassé du pays
et déboutté de sa charge , et moi confirmé en la
mienne; et son Maistre et ses affaires ont esté trop
pirement traittés que les vostres; et mesmes, s'il
est sorti quelque chose d'Angleterre à vostre pré-
judice, je vous supplie. Sire, très humblement
de croire qu'il y en a eu mille fois plus de préparé
contre vous qui a esté interrompu et destourné,
et, possible, une partie en est allé au préjudice du
Roy d'Espagne , et que le peu qui s'en est adressé
contre la France a esté ce que, par nul ordre ny
moyen, encore que je m'y sois opposé comme à la
mort, il ne m'a esté possible de l'empescher; et si ,
me semble que Vostre Majesté en doit tenir la
Royne d'Angleterre aulcunement excusée, car
c'est ce qu'elle n'a pu contre tant de poursuites,
de persuasions et de grandes sollicitations, bone-
ment dénier à sa religion.
A présent, Sire, vous estes avec elle et avec son
royaume en une intelligence, non du tout si bonne
ny si parfaite comme je l'ay quelquefois vue, et
mesmement es sept premiers mois de l'an 1572,
car lors, le feu Roy, vostre frère, eut pu plène-
ment jouir de l'Angleterre aussi bien que de son
propre duché de Bretagne ; mais au moins y estes
vous en une condition de bonne paix et d'amitié
et de confédération, de sorte que Vostre Majesté
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