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Ribliogrciphie. 46J
premier '. Une ressemblance de son est pour M. M. un argument phi-
lologique. A ce compte, on se demande pourquoi il n'identifie pas les
Gallas d'Afrique avec les Gaulois : car avec des procédés aussi peu
rigoureux il n'y a pas de limite à l'hypothèse. C'est ainsi qu'un écrivain
de l'école druidique dont un livre a été critiqué plus haut (p. 278)
M. Terrien, a retrouvé la Gaule dans le lac de Ga/-ilée et en a tiré la con-
clusion que Jésus-Christ était Celte!
Se faisant de l'ancienne sagesse des Celtes les idées les plus hautes, il
n'est pas étrange que M. M. ait voulu en voir un écho dans le « Mys-
tère des Bardes de l'Ile de Bretagne, » publié en 1794, par Edward
Williams (plus connu sous son pseudonyme littéraire lolo Morganwg 2)
et traduit en français par M. Pictet en 1856. L'essai que M. M. a con-
sacré à ce mystère occupe une grande partie du volume (p. 289-368);
l'auteur y donne des extraits des mss. d'Iolo, publiés en 1862 à Llan-
doveri, sous le titre de Barddas. Il semble tout naturel à M. M. que
l'esprit de l'ancienne Bretagne (à supposer qu'il eût été tel) se soit con-
servé jusqu'à nos jours malgré les révolutions qui se sont accomplies
dans l'histoire de l'Ile. Il oublie que l'Ile de Bretagne a été très-forte-
ment latinisée, que si les Saxons et les Angles fussent venus un siècle ou
deux plus tard, ils l'eussent trouvée toute latine, que la langue Bretonne
était tombée au rang de patois, ce qu'atteste le nombre considérable de
mots d'origine latine en Gallois (ce qu'accorde même l'auteur du Barddas,
p. 61) et que, si dans un semblable abaissement de la nationalité Bre-
tonne, les traditions qui sont l'àme même d'un peuple n'ont pas péri, il
n'en a pu être de même d'une doctrine (je suppose un instant qu'elle
aurait existé), d'une cabale qui eût été le fait particulier d'une école
théologique. Du reste, probatio est affirmantis ; c'est à M. M. à montrer,
s'il le peut, le lien historique qui rattache à l'antiquité le néo-druidisme
de quelques enthousiastes Gallois. Aussi bien, un théologien distingué de
Montauban, dont les travaux sur cette question mériteraient d'être tra-
duits dans une revue de Galles, M. Michel Nicolas, a montré dans deux
articles du Disciple de Jésus-Christ (n"" des 50 septembre et 1 5 octobre
1865) que les doctrines philosophiques et religieuses contenues dans les
1. Voyez Zeuss : Gr. C, i" éd., p. 226; 2= éd., p. 207.
2. Il ne faudrait pas s'imaginer par ce que M. M. dit d'Iolo Morganwg, que cet enthou-
siaste sans critique du commencement de notre siècle soit une autorité auprès des écri-
vains sérieux du pays de Galles Voici comment l'apprécie le savant et honnête M. Stephens,
à propos des Triades dites Historiques : « lolo Morganwg et ses disciples n'avaient aucune
notion d'histoire générale ; ils ne connaissaient point la littérature de l'Angleterre et des
autres pays au xV' siècle; et, en conséquence, ils étaient incapables d'apercevoir les rap-
ports qui existent entre les Triades et la littérature originale sur laquelle elles reposent »
y Beirniad, T. VI, p. 307 (1865).

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