Skip to main content

‹‹‹ prev (474)

(476) next ›››

(475)
Quatrième Veillée» ^j-jt
Carite pouflfer des cris perçans , ceux de fa
mère mourante d'effroi lui répondent. Enfin le
jour revient , le roi cherche des yeux Carite ,
mais vainement , il voit le nuage déjà loin
dans les airs.
Le roi, Amalthée & d'Helingzia font dans
une alîlidion inexprimable , & toute la cour
remplie de trifteffe , p?.rtage leur jufte douleur.
Le roi trop perfuadé de Tétat déplorable oà
vous jettera le funefte fort de Carite, n'a voulu
que vous en fuiliez inPtruit qu'au moment où
vous pourriez quitter l'Afrique. Il vous ordonne
de vous rendre auprès de lui.
Que devins-je à ce terrible réc\t ! Je paflaî
de l'accablement à la fureur, & de la fureur
à l'accablement. Je voulus mille fois me per-
cer le fein , pour ne pas furvivre à la perte
que je venois de faire. Les horreurs d'un trépas
forcé ne m'arrêtèrent point. Un rayon d'efpé-
rance.... Eh! fur quoi, grands dieux, étoit-
il fondé ! Ce fut lui néanmoins qui me retint
à la vie. Je m'embarquai : je revins à la cour
de mon père. J'y lus fur tous les vifages les
preuves trop certaines de mon malheur. Quel
fpedacle pour moi ! Je cherche en vain Carite
dans tous les endroits où je l'avois vue , où
j'avois foupiré près d'elle , où j'avois ofé l'en-
tretenir de la paiTion la plus vive & la plus
Ff iv

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence