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Troisième Ve i l z ée. 425"
de cette fille encore plus méchante que cri-
minelle.
Dieux ! s'écria Thevalès, en portant fes mains
fur fes yeux , eft-il poflible que j'aye pu donner
mon aveu à ma foiblefTe pour Steviane ! L'hor-
reur que devoit m'infpirer l'art dont elle fait
ufage , n'auroit-elle pas dû fuffire pour empê-
cher l'amour de fe rendre maître de mon cceuri
Falloit-il attendre pour en triompher, que je
ne puiïe me déguifer à moi-même la noirceur
de l'ame de Steviane ! O fagelle ! que tu es de
peu de fecours , quand l'homme qui fe flatte
de te pofféder, ofe trop fe confier à lui! S'il
échappe le premier moment pour t'appeller à
fon aide , tu n'as plus allez de force pour le
défendre : il eft vaincu.
Soyez tranquille , me dit Thevalès , lorfqu'il
fut revenu à lui-même , vous n'avez rien à
craindre de Steviane ; elle ne jouira pas en-
core long-tems des avantages que lui donne
votre refifemblance. Thevalès après ces mots
me laifTa feule & fortit. Sa maifon étoit pref-
qu'au milieu du hameau , celle de mon père
& celle de Timante étoient aux deux extré-
mités 5 ainfi il falloit paiTer devant la de-
meure de Thevalès pour aller les uns chez les
autres. Dès que je fus feule , je me plaçai à
une fenêtre, dans l'efpérance de voir Meno-i

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