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(396)
57S VeillIes de Thessàlie;
difcours prefqiie fur le champ, me défendit
auffi de parler à Menocrate ; mais en me difant ,
Ma fille, hs chofes peuvent changer; efpérons ,
îe tems & un jufte retour fur foi-même adou-
ciront l'efprit de Timante ; un jour il fentira
fon tort , & il fe fouviendra de ramitié qui a
été entre nous.
Nos pères des notre plus tendre enfance,
nous avoient ordonné de nous aimer ; leurs ri-
goureufes défenfes nous firent fentir que nous
ne leur avions que trop bien obéi. La liberté de
pafler nos jours enfemble & notre jeuneffe,
n*avoient donné à Tamour ni îe tems , ni l'occa-
lîon de fe faire connoître; notre afflidion noua
îe montra.
Le même jour que nos pères nous décla-
rèrent leur cruelle réfolution, Menocrate vint
me trouver à nos troupeaux ', j'étois au pié
d'un arbre où je pleurois; Menocrate, le vifage
«ouvert de larmes & fans parler, s'alfit à côté
de moi. Qu'avez-vous , Menocrate, lui dis-je?
Qu'avez- vou s , Sidonie, me demanda-t-il ? Mon
père, repris-je toute éplorée, ne veut plus...,
'Le mien , s'écria-t-il en m'interrompant , vient
de me déclarer que jamais je ne ferai à vous.
Mon père, repartis-je 5 moins cruel que le vôtre,
s'eft contenté de me défendre de vous voir, N«
plus nous voir 5 dit Menocrate! Ah! Sidonie,

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