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s.'jÔ Veillées de Thessàlie,
me parlolent en faveur de Photis ; malgré là
parole où je m'étois engagée; malgré le plaifîr
que je trouvois à penfer que j'allois me venger
du perfide Lindor , je ne pouvois fans trembler,
fonger que j'allois être à un autre qu'à lui. Je
paflai la nuit dans une agitation terrible; je vis
arriver le jour , fans avoir pu goûter un inftant
de repos. Je me levai , & entraînée par mon
inquiétude , je fortis pour aller rêver au bois
d'olivier. J'y arrivai avant le foleil. Le calme,
l'ombre, la folitude & le chant des oifeaux me
causèrent une douce langueur ; mes larmes
couloient fans que je m'en apperçuffe , une
trifteffe mortelle tenoit mes fens comme affou-
pis , je parcourois les routes du bois fans favoir
ni où j'étois , ni à quoi je penfois. Après avoir
refté affez long-tems dans cette forte d'anéan-
tiffement , je m'écriai : Qu'ai- je fait ! J'ai pro-
mis à Photis de le rendre heureux. Ofai-je
l'efpérer ! Le perfide Lindor ne m'aime point ,
il m'a trahie , mais l'aimai-je moins ! De ces
difcours répétés , je tombai dans une profonde
rêverie. En quittant une route pour entrer dans
une autre, j'entendis parler aifez près de moi,
]q m'arrête , j'écoute. Quelle eft ma furprife l
Je crois reconnoître la voix de Lindor. Je
porte mes regards de tous côtés ; mon étonne-
Jîient redouble; je ne vois perfonne. J'écoute

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