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ET LA BÊTE. 183
tîon Se des regrets d'un peuple dont elle étoit
adorée , &; qui la pleuroit aufli fincèrement
que vous-même.
Cette cruelle aventure fut toujours un fe-
cret pour vous , quoiqu'il n'y eût perfonR©
dans toute Tile heureufe qui l'ignorât. La pre-
mière furprife avoit rendu ce malheur public.
La douleur que vous fentites de cette perte
fut proportionnée à votre alTedion , vous n'y
trouvâtes de foulagement qu'à faire venir la
princefTe votre fille auprès de vous. Les in-
nocentes carefles de cet enfant firent toute
votre confolation. Vous ne voulûtes plus vous
en féparer ; elle étoit charmante, & vous pré-
fentoit fans cefle un portrait vivant de la reine
fa mère. La fée ennejnie , qui avoit été la pre-
mière caufe de tout le défordre , en ouvrant le
grand livre , par lequel elle avoit découvert
le mariage de ma foeur , n'étoit pas venue vous
voir fans payer fa curioiité , votre préfence
avoit produit fur fon cœur le même e£fet que
fur celui de votre époufc; & fans que cette
expérience la portât à l'excufer , elle défiroit
ardemment de commettre la même faute. Invi-
fible auprès de vous , elle ne pouvolt fe réfou-
dre à vous quitter : vous voyant inconfolable ,
elle ne fe flatoit pas d'un heureux fucccs dans
fes amours , & craignant de joindre la honte d«
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