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ET LA BÊTE. 179
de la dégrader, fans la priver de la douceur,
de vivre en (impie mortelle avec fon époux &
(3 chère fille.
Ses pleurs & fes fupplicatiorls touchoient
les jeunes vétéranes , & je vis au murmure
^u*on fit , que fi dans l'inftant on eût recueilli
•les voix, elle en eut aflurément été quitte pour
une remontrance. Mais une des plus anciennes,
que pour fa grande décrépitude nous appelons
la mère des tems , ne donna pas à la reine le
loifir de s'expliquer , & de faire connoître que
la pitié s'étoit emparée de fon cœur , comm.e
de celui des autres.
Ce crime ne doit pas fe tolérer , s'écria
d'une voix caflee cette déteftable vieille , s'il
n'eft pas puni , nous ferons tous les jours ex-
pofées aux mêmes affronts. L'honneur de l'or-
dre y eft abfoîument engagé. Cette miférable
attachée à la terre , ne regrète point la perte
d'une dignité qui l'élevoit cent fois plus au-
delTus des rois , qu'ils ne le font au-deflus de
leurs fujets. Elle nous apprend que fon affec-
tion , fes craintes & (es defirs fe tournent vers
fon indigne famille. C'efl: par cet endroit qu'il
la faut punir. Que fon époux la regrète ; que
fa fille , fruit honteux de fes lâches amours ,
époufe un monftre pour lui faire expier la
foibleffe d'une mère qui a eu la foibleffe de fe
Al ij

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