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(187)
ET LÀ BêTE. Ift
Ce fut en vertu de ce privilèga, que vous choi-
sîtes une jeune bergère que vous rencontrâtes
à la chaffe. Ses attraits , fa fagciTe vous la fi-
rent trouver digne de cet honneur.
Toute autre qu'elle , & même des filles éle-
vées en dignité , euffent accepté avec joie &
emprefTement celui de votre maîtrefie ; mais fa
vertu lui fit dédaigner une pareille offre. Vous
rélevâtes fur le trône, &: lui donnâtes un rang
duquel la bafieffe de fa naififance fembloit la
devoir exclure , mais qu'elle méritoit par la
noblefie de fon caradère , & la beauté de foa
ame.
Vous pouvez vous fouvenir que vous eûtes
toujours fujct de vous louer de votre choix.
Sa douceur, fa complaifance & fatendrefle pour
vous égalèrent les charmes de fa perfonne. Mais
vous ne jouîtes pas long-tems du plaifir de la
voir. Après qu'elle vous eût fait père de la
Belle , vous vous trouvâtes obligé de faire un
voyage fur vos frontières , pour prévenir une
apparence de révolte, dont vous fûtes informé ;
pendant ce tems , vous fîtes la perte de cette
chère époufe , qui vous toucha d'autant plus ,
que vous joignîtes à la tendreiîe que fes appas
vous avoient infpirée , la plus parfaite eftime
pour fes rares qualités. Malgré fa grande jeu-
neffe, & le peu d'éducation que fa naiffance

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