Skip to main content

‹‹‹ prev (156)

(158) next ›››

(157)
E T L A B Ê T E. 141
hritaillons entiers , ce qui força la reine à ne
fe pas éloigner de Ton armée pendant quinze ans.
Elle ne penfa point à m'appeler auprès d'elle ,
elle fe flatoit toujours d'être à fon dernier mois
d'abfence & fur le point de venir me revoir.
Cependant la fée conformément à fa parole
avoit donné tous (es foins pour mon éducation.
Depuis le jour qu'elle m'avoit reconduit dans
mon royaume, elle étoit reftée auprès de moi,
êc n'avoit ceffé de me donner des marques de
fon attention , fur ce qui concernoit ma fanté
& mes plaifirs. Par mon refped je lui marquai
combien j'étois fenfible à fes bontés , j'avois
pour elle les mêmes égards & les mêmes empref-
femens que j'eufTe eu pour ma mère , & la re-
connoiflance m'infpiroit en fa faveur des fenti-
mens aulîî tendres.
Pendant quelque tems elle en parut fatisfaite
Mais elle fit un voyage de quelques années ,
dont elle ne m'j communiqua point le fecret ,
& à fon retour admirant l'effet de (es foins ,
elle conçut pour moi une tendrelTe différente
de celle d'une mère. Elle m'avoit permis de
lui donner ce nom , mais alors elle me le dé-
fendit. J'obéis fans m'informer des raifons qu'elle
pouvoit avoir , ni la foupçonner de ce qu'elle
exigeoit de moi.
Je voyois bien qu'elle n'étoit pas contente ;

Images and transcriptions on this page, including medium image downloads, may be used under the Creative Commons Attribution 4.0 International Licence unless otherwise stated. Creative Commons Attribution 4.0 International Licence