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•ET LA BÊTE. 137
manque que le confentement du roi , père de
la princeiTe , mais nous le verrons bientôt lui-
même. La Belle la fupplia de permettre que
celui qui l'avoit élevée , & à qui elle avoit cru
être redevable de la vie , fût préfent à fon bon-
heur. J'aime ces foins , dit la fée , ils font dignes
d'une belle ame ; & puifque vous le fouhaitez ,
je me charge de le fau-e avertir.
Alors prenant la reine par la main , elle l'em-
mena fous prétexte de lui faire voir le palais
enchanté; c'étoitpour laifler aux nouveaux époux
la liberté de s'entretenir pour la première fois
fans contrainte & fans le fecours de i'illufion.
Ils voulurent les fuivre , mais elle le leur dé-
fendit. Le bonheur dont ils alloient jouir les
pénétroit d'une joie égale , ils ne pouvoient
douter de leur tendrefîe mutuelle.
La converfation confufe & peu fuivie, les pro-
teilations renouvelées cent fois en étoient pour
eux un témoignage plus certain , que ne l'auroit
été un difcours plein d'éloquence. Après avoir
épuifé ce que l'amour fait dire en femblable oc-
cafion à des perfonnes de qui le cœur eft véri-
tablement touché, la Belle demanda à fon amant
par quel malheur il avoit été fi cruellement
métamorphofé en Bête. Elle le pria encore de
rinftruire de tous les événemens qui avoient
précédé fa cruelle métamorphofé. Le prince qui.

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