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ET Fables Indiennes. 5^9
on pardonne aifément une faute à un ami. Enfin,
ïe faucon témoigna tant d'amitié à la perdrix ,
qu elle ne put fe défendre de fortir de fon trou.
Elle n'en fut pas plutôt dehors , que le faucon fe
mit à l'embrafler tendrement ; il la porta dans
fon nid, où, pendant deux ou trois jours, il
ne fongea qu'à la divertir. La perdrix ravie de
fe voir tant careflee , voulut parler plus libre-
ment qu'elle n'avoit fait encore , ce qui commença
a déplaire au faucon ; mais il diflimula. Un joue
il tomba malade , ce qui l'empêcha d'aller à la
chafiTe : la faim vint ; & comme il n'avoit pas de
quoi la fatisfaire , il devint chagrin. Sa mauvaife
humeur alarma la perdrix , qui fe tenoit en un
coin dans une contenance fort modefte ; mais le
faucon ne pouvant plus foutenir la faim qui le
prefToit , réfolut de faire à la perdrix une que-
relle fans raifon. Il n'eft pas jufte, lui dit -il
brufquement, que vous foyez à l'ombre, pendant
que tout le monde ell: expofé à l'ardeur du foleil.
La perdrix répondit en tremblant : Roi des ci-
féaux , il eft déjà nuit , tout le monde eft à
l'ombre auffi-bien que moi , & je ne fais de quel
foleil vous voulez parler, Infolente , répliqua le
faucon, eft -ce que je fuis un menteur ou un
infenfé ? En difant cela , il fe jeta fur elle & la
jnangea.
N'efpérez donc plus , pourfuivit le rat , que ^
Tome XFIU A a

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