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ET Fables Indiennes. 31X
feîl , & le prier de lui enfcigner quelque moyen
qui la tirât hors de peine : Cher ami , lui dit-
elle 5 je viens implorer votre fecours , j'ai un.
ennemi terrible èc fâcheux, qui m'impofe une
loi la plus dure que l'on puiiTe imaginer. De
la manière dont je fuis traitée , il n'eft pas pofil-
ble que je puilTe refter dans le lieu ou je fais
ma réfidence. D'un autre côté j'ai de fortes;
raifons pour ne pas l'abandonner, parce qu'il
cfl: dans une prairie la plus agréable & la plus
commode du monde pour vivre à mon aife ,
par le voilmage d'une fontaine très - pure 8.:
très - claire , dont les environs font bordés
de rofîers , & accompagnés de tant d'autres.
agrémens , que perfonne, non plus que moi,
ne pourroit fe réfoudre d'abandonner un lieu
comme celui-là , qui va de pair avec les jardins
du paradis terreftre. Je le trouve enfin fi fort
à mon gré, que je ne le quitterois pas pour un
monde entier.
J'ai compaflion de votre douleur , dit le
cancre à la grenouille. Ne vous chagrinez pas-
davantage y fi fier & fi puifiant que foit un en-
nemi , l'on a des moyens pour le terraffer. L'éf-
prit eft capable de bien des chofes , il fait réuflir
les entreprifes les plus difficiles , & l'on vient
à bout de tout , pour peu que Ton ait de-
génie»

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