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ï^S Contes
<jue vous vous propofez ? Quels moyens îma-
ginez-vous , pour vaincre les difficultés que
vous avez à furmonter avant que d'y arriver ?
Dans la conjon<5ture préfente , répondit Dem-
neh , que le lion a l'efprit embarraffé , je pren-
drai l'occafion de me préfenter à lui ; peut-être
que les bonnes chofes dont je l'entretiendrai ,
jointes à l'éloquence dont je faurai les affaifon-
ner , feront impreffion fur fon efprit en ma fa-
veur , & que les avis que je lui donnerai , fans
perdre le refpeâ que je lui dois , diffiperont
les nuages de l'humeur fombre où nous le
voyons , & lui feront reprendre l'air de féré-
tiité qu'il n'a plus depuis quelques jours.
Votre vanité , repartit Kelileh , eft à un point
qui n'efl: pas fupportable , d'avoir la penfée que
vous avez , & de vous flatter d'entrer dans la
faveur & dans la familiarité que vous préten-
dez. Je veux bien convenir avec vous que cela
puifle arriver. Mais comme vous n'avez jamais
été au fervîce des rois , & que vous n'ayez
aucune teinture des égards refpedueux qu'il
faut avoir près de leurs perfonnes , vous ne
ferez pas long-tems à vous voir déchu du fruit
de vos peines & de vos foins , & votre difgrace
fera de nature que vous ne pourrez jamais la
réparer.
Qui a du favoir-faire , répliqua Demneh^

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