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âit-îl , ( la grande amitié qui étoit entr'eux j
faifoit qu'ils fe traitoieiît de frères ) que dites-
vous du roi ? Ne vous appercevez - vous pas
qu'il abandonne toutes fortes de divertiffemens
depuis quelques jours ; qu'il demeure dans une
même place , & garde un profond filence ? Il
n'a plus même cette férénité qui éclatoit fut
fon vifage. C'eft la marque d'une triftefTe inté-
rieure qui le ronge.
Bon dieu, Demneh, répondit Kelileh : quelle
hardieffe avez-vous de me tenir ce difcours ?
Que vous importe de prendre garde à ce que
Je roi fait ou ne fait pas ? Dieu béniffe ceux
qui , comme nous , font perfuadés de fa gran-
deur , qui favent l'étendue de fa puiffance , &
ne s'écartent ni de leur devoir , ni du refpe(S
qu'ils lui doivent. Nous jouiffons du bonheur
d'être les efclaves du trône de fa majefté, & c'eft
par fa libéralité que nous fubfiftons vous & moi.
Demeurons - en dans ces termes , & éloignons
de nous la curiofité de pénétrer dans les ac-
tions & dans les fecrets des rois. Il n'appartient
pas à nous de nous donner cette liberté. Con-
tentons-nous d'être du nombre de ceux qui com-
pofent la cour de ce fultan. Son eftime doit
nous tenir lieu de toute chofe auprès de lui.
Il eft trop dangereux de fe mêler d'approfon-
dir les fecrets des fouverains , & ce feroit un^

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