J. F. Campbell Collection > Cabinet des fées, ou, Collection choisie des contes des fées, et autres contes merveilleux, ornés de figures > Volume 10

452 Les mille et une Nuîts,
Pas fi long-tems que vous croiriez bien , fflS
mère , reprit Aladdin ; & le fultan fe trompe
lui-même, s'il a cru, par fes demandes exorbi-
tantes, me mettre hors d'état de fonger à la
princefTe Badroulboudour. Je m'attendois à
d'autres difficultés infurmontables , ou qu'il
mettroit mon incomparable princelTe à un prix
beaucoup plus haut; mais à préfent je fuis con-
tent, & ce qu'il me demande, eft peu de chofe
en comparaifon de ce que je ferois en état de
lui donner pour en obtenir la poiTeffion. Pen-
dant que je vais fonger à le fatisfaire , allez
nous chercher de quoi dîner, & laiflez-moi
faire.
Dès que la mère d' Aladdin fut fortie pour
aller à la provifion, Aladdin prit la lampe, &
il la frotta : dans l'inftant le génie fe préfenta
devant lui; & dans les mêmes termes que nous
avons déjà rapportés , il lui demanda ce qu'il
avoit à lui commander, en marquant qu'il étoit
prêt à le fervir. Aladdin lui dit : Le fultan me
donne la princelTe fa fille en mariage ; mais
-, auparavant il me demande quarante grands baf-
fins d'or maffif & bien pefans , pleins à com-
ble àes fruits du jardin où j'ai pris la lampe
dont tu es efclave. Il exige aufli de moi que
ces quarante baflins foient portés par autant
d'efclaves noirs, précédés par quarante efcîaves
t?lançs j