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CoirfES Arabes. ^2f
qu'il ne parût devant moi aucun obftacle qui
pût vraifemblablement m'en empêcher. Après
cela, il n'efl pas befoin de m'étendre plus au
long pour vous faire le détail de mes fouf-
frances : je ne vous cacherai pas que cela ne
m'a point empêché d'avoir pour la prlncefle
mon époufe tous les fentimens d'amour , de
refpeâ: & de reconnoiflance qu'elle mérite ;
mais je vous avoue de bonne-foi qu'avec tout
l'honneur & tout l'éclat qui rejaillit fur moi
d'avoir époufé la fille de mon fouverain , j'ai-
merois mieux mourir que de vivre plus long-
tems dans une fi haute alliance , s'il faut ef-
fuyer des traitemens aulîî défagréables que
ceux que j'ai déjà foufferts. Je ne doute
point que la princelTe ne foit dans les mêmes
fentimens que moi ; & elle conviendra aifé-
ment que notre féparation n'efl: pas moins né-
celîaire pour fon repos que pour le mien :
ainfi , mon père , je vous fupplie par la mê-
me tendrefle qui vous a porté à me procurer
un fi grand honneur , de faire agréer au ful-
tan que notre mariage foit déclaré nul.
Quelque grande que fût l'ambition du grand-
vifir de voir fon fils gendre du fultan , h
ferme réfolution néanmoins où il le vit de fe
féparer de la princelTe , fît qu'il ne jugea pas
à propos de lui propofer d'avoir encore pa-

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