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(429)
Contes Arabes. ^i^
cularités , fit fort peu d'attention à tout ce
qu'Aladdin lui put dire. Elle n'étoit nullement
en état de lui répondre. La frayeur & l'éton-
nement où elle étoit d'une aventure fi furpre-
nante & fi peu attendue , l'avoient mife dans
un tel état , qu'Aladdin n'en put tirer aucune
parole. Aladdin n'en den eura pas-là; il prit le
parti de fe déshabiller , & il fe coucha à la
place du fils du grand-vifir , le dos tourné du
côté de la princefîe , après avoir eu la précau-
tion de mettre un fabre entre la princefle &
lui , pour marquer qu'il mériteroit d'en être
puni s'il attentoit à Ton honneur.
Aladdin content d'avoir ainfi privé Ton rival
du bonheur dont il s'étoit flatté de jouir cette
nuit-là , dormit afTez tranquillement. Il n'en
fut pas de même de la princelTe Badroulbou-
dour : de fa vie il ne lui étoit arrivé de paf-
fer une nuit auffi fâcheufe & auffi défagréable
que celle-là : & fi l'on veut bien faire réflexion
au lieu & à l'état où le génie avoit laifTé le
fils du grand-vifir , on jugera que ce nouvel
époux la pafla d'une manière beaucoup plus
affligeante.
Le lendemain , Aladdin n'eut pas befoin de
frotter la lampe pour appeler le génie. Il re-
vint à l'heure qu'il lui avoit marquée ; & dans
le tems qu'il achevoit de s'habiller : Me voiciy

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