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Contes Arabes. 58^
que fa mère put lui dire pour tâcher de le
détourner de fon deflein ; & après avoir fait
réflexion fur tous les points de fa remon-
trance , il prit enfin, la parole , & il lui dit :
J'avoue , ma mère , que c'eft une grande té-
mérité à moi d'ofer porter mes prétentions
aulîi loin que je fais ; & une grande incon-
fîdération d'avoir exigé de vous avec tant
de chaleur & de promptitude , d'aller faire la
propofition de mon mariage au fultan , fans
prendre auparavant les moyens propres à vous
procurer une audiej^ce & un accueil favora-
blés : je vous en demande pardon; mais dans
la violence de la paflîon qui me pofsède , ne
vous étonnez pas fi d'abord je n'ai pas envifagé
tout ce qui peut fervir à me procurer le repos
que je cherche. J'aime la princeffe Badroul-
boudour au-delà de ce que vous pouvez vous
imaginer, ou plutôt je l'adore, & je perfévère
toujours dans le deflein de l'époufer i c'eft une
chofe arrêtée & réfolue dans mon efprit. Je
vous fuis, obligé de l'ouverture que vous venez
de me faire ; je la regarde comme la première
démarche qui doit me procurer l'heureux fuc-
ces que je me promets.
Vous me dites que ce n'eft pas la coutume
de fe préfenter devant le fultan fans un préfent
i la main, ^ que je n'ai rien qui foit digne.
Bbii]

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