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Contes Araser» 371
d'Aladdirt paroKToit aflez jufte , fa mère n'eut
rien à y répliquer. Mon fils, lui dit-elle, vous
pouve'z faire comme vous l'entendrez ; pour
moi je ne voudrois pas avoir affaire avec des
génies : je vous déclare que je m'en lave les
mains, & que je ne vous en parlerai pas da-
vantage.
Le lendemain au foir après le foupé , il neï
refla rien de la bonne provifion que le génie
avoit apportée» Le jour fuivant , Aladdin qui
ne vouloit pas attendre que la faim le prefsât ,
prit un des plats d'argent fous fa robe , &: for-
tit du matin pour l'aller vendre. Il s'adrefla à
un juif qu'il rencontra dans fon chemin : il le
tira à l'écart; & en lui montrant le plat, il lui
demanda s'il vouloit l'acheter.
Le juif rufé & adroit, prend le platj l'exa^
mine ; & il n'eut pas plutôt connu qu'il étoit
de bon argent , qu'il demanda à Aladdin com-
bien il l'eftimoit. Aladdin qui n'en connoiflbit
pas la valeur , & qui n'avoit jamais fait com-
merce de cette marchandife , fe contenta de
lui dire qu'il favoit bien lui-même ce que ce
plat pouvoit valoir , & qu'il s'en rapportoit à
fa bonne foi. Le juif fe trouva embarrafifé de
l'ingénuité d' Aladdin. Dans l'incertitude où il
étoit de favoir fi Aladdin en connoifToit la
matière & la valeur, il tira de fa bourfe un«
Aaij

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