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Contes Arabes. ^^29
Des qu'il fut en âge d'apprendre un métier ,
fon pcre , qui n'ëtoit pas en état de lui en
faire apprendre un autre que le lien , le prit
en fa boutique , de commença à lui montrer
de quelle manière il dcvoit manier Taiguille ;
mais ni par douceur , ni par crainte d'aucun
châtiment , il ne fut pas pofiible au père de
■fixer l'efprit volage de fon fils ; il ne put le
contraindre à fe contenir , & à demeurer affidu
& attaché au travail , comm.e il le fouhaitoit.
-Sitôt que Muftafa avoit le dos tourné , A!ad-
<iin s'échappoit , & il ne revenoit plus de
tout le jour. Le père le châtioit , mais Alad-
<lin étoit incorrigible : & à fon grand regret ,
Muftafa fut obligé de l'abandonner à fon liber-
tinage. Cela lui fit beaucoup de peine ; & le
chagrin de ne pouvoir faire rentrer ce fils dans
fon devoir , lui caufa une maladie fi opiniâ-
tre , qu'il en mourut au bout de quelques mois,
La mère d'Aladdin qui vit que fon fils ne
prenoit pas le chemin d'apprendre le métier de
fon père , ferma la boutique , & fit de l'argent
de tous les uftenfiles de fon métier , pour
l'aider à fubfifter , elle & fon fils , avec le peu
qu'elle pourroit gagner à filer du coton.
Aladdin qui n'étoit plus retenu par la crainte
d'un père , & qui fe foucioit fi peu de fa mère ,
«qu'il avoit mçme la hardieiTe de la menacer à

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