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Contes Arabes. 32;*
fe débarrafler de tout ce qui les entouroit , &
en entendant Abou Haflan demander très-fé-
rieufement les mille pièces d'or qu'il avoit pro-
mifes à celui qui lui diroit qui étoit mort le
premier. Quoi donc, Abou HafTan, lui dit le
calife en éclatant encore de rire, as- tu donc
confpiré à me faire mourir à force de rire ? &:
d'où t'eft venue la penfée de nous furprendre
ainfi Zobéïde & m.oi par un endroit fur lequel
nous n'étions nullement en garde contre toi ?
Commandeur des cro) ans , répondit Abou
HalTan , je vais le déclarer fans diffimulation.
Votre majefté fait bien que j'ai toujours été fort
porté à la bonne chère. La femme qu'elle m'a
donnée, n'a point ralenti en moi cette paffion;
au contraire , j'ai trouvé en elle des inclina-
tions toutes favorables à l'augmenter. Avec de
telles difpofitions , votre majefté jugera faci-
lement que quand nous aurions eu un tréfor
aufli grand que la mer , avec tous ceux de votre
majefté , nous aurions bientôt trouvé le moyen
d'en voir la fin ; c'eft aufli ce qui nous eft ar-
rivé. Depuis que nous fommes enfemble , nous
n'avons rien épargné pour nous bien régaler
fur les libéralités de votre majefté. Ce matin,
après avoir compté avec notre traiteur , nous
avons trouvé qu'en le fatlsfaifant, & en payant
d'ailleurs ce que nous pouvions devoir, il na
Xiij

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