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Contes Arabes. 51;*
«lent. Ah , bonne mère , interrompit pitoya-
blement la faufle veuve , vous voyez quelle
eft ma difgrace , & de quel malheur je me
trouve accablée aujourd'hui par la perte de
mon cher Abou HafTan , que Zobeidè ma chère
maîtrefle & la vôtre , & le commandeur des
croyans , m'avoient donné pour mari ! Abou
HafTan, mon cher époux, s'écria-t-elîe encore,
que vous ai- je fait, pour m'avoir abandonnée
fi promptement ! n'ai - je pas toujours fuivi
vos volontés plutôt que les miennes ? hélas !
que deviendra la pauvre Nouzhatoul-Aouadat.
La nourrice étoit dans une furprife extrême
de voir le contraire de ce que le chef des eu-
nuques avoit rapporté au calife : ce vifage noir
de Mefrour , s'écria t-elle avec exclamation ,
en élevant les mains, mériteroit bien que dieu
le confondît d'avoir excité une fi grande dif-
fenfion entre ma bonne maîtrefl'e & le com-
mandeur des croyans , par un menfonge auffi
infigne que celui qu'il leur a fait. Il faut, ma
fille , dit - elle , en s'adreflant à Nouzhatoul-
Aouadat , que je vous dife la méchanceté &
l'impofture de ce vilain Mefrour , qui a fou-
tenu à notre bonne maîtrefle , avec une eflron-
terie inconcevable , que vous étiez morte , &
qu'Abou Haflfan étoit vivant.
Hélas, ma bonne mère, s'écria alors Nouz-

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