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^5)4' ^^S MILLE ET UNE Nt/irS'^
Le calife eut la même penfée du mari que
Zobéïde avoit eue de la fem-me, & il s'imagina
qu'il étoit peut-être la caufe de fa mort. Mal-
heureux , lui dit-il d'un ton d'indignation , n'eft*
ce pas toi qui as fait mourir ta femme par tes
mauvais traitemens ? ah ! je n'en fais aucun
• doute; tu devois au moins avoir quelque con-
fîdération pour la princefle Zobéïde , mon
époufe , qui l'aimoit plus que fes autres efcla-
ves, & qui a bien voulu s'en priver pour te
l'abandonner. Voilà une belle marque de ta re-
ConnoilTance.
Commandeur des croyans , répondit Abou
HafTan en faifant femblant de pleurer plus amè-
rement qu'auparavant , votre majefté peut-elle
avoir un feul moment la penfée qu'Abou HafTan,
qu'elle a comblé de fes grâces & de fes bien-
faits, & à qui elle a fait des honneurs aux-
quels il n'eût jamais ofé afpirer , ait pu être
capable d'une fi grande ingratitude > j'aim.ois
Nouzhatoul-Aouadat , mon époufe , autant par
tous ces endroits-là que par tant d'autres bel-
les qualités qu'elle avoit , & qui étoient caufs
que j'ai toujours eu pour elle tout l'attache-
ment, toute la tendrelïë & tout l'amour qu'elle
méritoit. Mais, feigneur, ajouta-t-il, elle de voit
mourir , & dieu n'a pas voulu me laiiTer jouir
plus long-tems d'un bonheur que je tenois des

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