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(295)
Contes Arabes. Î8r
Abou Haflan fe fouvenoit bien que le calife
en le recevant dans fon palais , lui avoit pro-
mis de ne le laiffer manquer de rien. Mais quand
il confîdéroit qu'il avoit prodigué en fi peu de
tems les largefTes de fa main libérale , outre
qu'il n'étoit pas d'humeur à demander , il ne
vouloit pas aufli s'expofer à la honte de dé-
clarer au calife le mauvais ufage qu'il en avoit
fait , & le befoin où il étoit d'en recevoir de
nouvelles. D'ailleurs , il avoit abandonné fon
bien de patrimoine à fa mcre , fitôt que le
calife l'avoit retenu près de fa perfonne , & il
étoit fort éloigné de recourir à la bourfe de
fa mère , à qui il auroit fait connoître par ce
procédé , qu'il étoit retombé dans le même
défordre qu'après la mort de fon père.
De fon côté , Nouzhatoul-Aouadat , qui re-
gardoit les libéralités de Zobcïde, & la liberté
qu'elle lui avoit accordée en la mariant, com-
me une récompenfe plus que fuffifante de fes
fervices & de fon attachement , ne croyoit pas
être en droit de lui rien demander davantage.
Abou HafTan rompit enfin le filence ; & en
regardant Nouzhatoul-Aouadat avec un vifage
ouvert : Je vois bien , lui dit-il , que vous
êtes dans le même embarras que moi , & que
vous cherchez quel parti nous devons pren-
dre dans une auÛi fâcheufe conjondure que

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