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'2^8 Les mille et une Nuit^^'
vous dis que vous êtes toutes des folles, & que
vous avez perdu refprit. C'eft cependant un
grand dommage , car vous êtes de jolies per-
fonnes. Apprenez que depuis que je ne vous
ai vues , je fuis allé chez moi; que j'y ai fort
maltraité ma mère ; qu'on m'a mené à l'hôpital
àes fous , oii je fuis refté malgré moi plus de
trois femaines , pendant lefquelles le concierge
n*a pas manqué de me régaler chaque jour de
cinquante coups de nerf de bœuf, & vous vou-
driez que tout cela ne fût qu'un fonge ! vous
vous moquez.
Commandeur des croyans , repartit Etoile
du Matin , nous fommes prêtes , toutes tant
que nous fommes , de jurer par ce que votre
majefté a de plus cher , que tout ce qu'elle
nous dit n'eft qu'un fonge. Elle n'eft pas fortie
de ce failon depuis hier , & elle n'a pas ceffé
de dormir toute la nuit jufqu'à préfent.
La confiance avec laquelle cette dame affu-
roit à Abou Haffan , que tout ce qu'elle lui
difoit étoit véritable , & qu'il n'étoit point forti
du fallon depuis qu'il y étoit entré , le mit
encore une fois dans un état à ne favoir que
croire de ce qu'il étoit & de ce qu'il voyoit.
Il demeura un efpace de tems abîmé dans fes
penfées. O ciel, difoit-il en lui-même, fuis-je
AbouHaffan? fuis-je çoramandçyj: des croyans->

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